Un exceptionnel vase chinois à décor bleu et blanc du milieu du 14e siècle rejoint la collection du Musée national des arts asiatiques

Ce vase, longtemps conservé dans les collections d’une grande famille française, est offert, par un don unique, au musée par le philanthrope et grand collectionneur d’objets d’art hongkongais Richard Kan, grâce au soutien de la Société des Amis du Musée Guimet.

Ce grand meiping de porcelaine, à riche décor peint au cobalt sur fond blanc, affiche une qualité exceptionnelle. Il est assignable à la période Yuan (1279-1368), pendant laquelle, cependant, la marque des empereurs – d’ethnie mongole donc non chinois – ne figure pas sur les porcelaines réalisées pour la cour, telles que les porcelaines Shufu. Datable des années 1350, il illustre de façon magistrale le début des bleu et blanc chinois et vient renforcer un ensemble réduit mais de qualité, dans les collections du Musée national des arts asiatiques Guimet.

À proprement parler, le décor bleu et blanc a été introduit en Chine sous la dynastie Tang, comme en témoigne le naufrage du Belitung en mer de Chine méridionale, grâce à l’emploi de l’exceptionnel minerai de cobalt venu d’Iran. C’est alors une grande innovation technologique que cette cuisson de grand feu, à 1250 degrés ou plus, qui ne permet pas la moindre correction lors du dessin ; c’est une luxueuse nouveauté. Le décor de ce vase est caractérisé par une grande maîtrise du geste et le mélange d’un répertoire proprement chinois (phénix et fleurs de lotus) avec une organisation compartimentée du décor d’inspiration islamique. Une branche cadette des Mongols descendants de Gengis Khan règne alors sur l’Iran, facilitant d’autant les échanges artistiques et techniques. La présence d’autres phénix sur des meipings Yuan peut être notée à Wuhan et Gaoan, mais nulle part ailleurs. Aucun vase similaire n’est conservé dans les collections nationales françaises. C’est une œuvre exceptionnelle, tant par sa belle taille que par la très grande qualité de son décor et de son exécution jouant de la variation d’intensité du bleu de cobalt.

Cette pièce, représentative de l’art de la dynastie Yuan (1279-1368), était conservée depuis le 19e siècle dans une importante collection française. Par l’entremise de la Société des Amis du Musée Guimet, l’œuvre rejoint les collections nationales grâce à la générosité de Richard Kan, grand mécène et philanthrope hongkongais dont la très importante collection de porcelaines monochromes impériales chinoises avait été montrée lors d’une exposition à la fondation Baur (Genève) en 2018. Il est peut-être le plus grand collectionneur de monochromes au monde après les regrettés Ernest Grandidier, Alfred Baur et E.T. Hall.

www.guimet.fr

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