Marie-Thérèse Tourton-Gruber et Henry Tourton forment un couple d’artistes, explorant chacun des univers et des techniques différents. Tandis que Marie-Thérèse est enlumineresse, Henry est portraitiste. Installés sous le soleil de la Provence, ils travaillent tous les deux ardemment la couleur.
Un atelier pour chacun, pour l’indépendance. De la musique classique pour Henry et une playlist plus éclectique pour Marie-Thérèse. C’est ainsi que les artistes – mariés à la ville – travaillent, baignés dans la lumière si éclatante de la Provence, une terre d’accueil de toujours pour les artistes qui aiment faire résonner les pigments colorés avec les rayons du soleil.

Marie-Thérèse Tourton-Gruber : la tradition renouvelée de l’enluminure
Formée un an chez le sculpteur André Del Debbio, Marie-Thérèse Tourton-Gruber maîtrise la représentation anatomique du corps depuis ses études de kinésithérapie. Pour apprendre à placer de la feuille d’or, elle réalise un stage à l’atelier de La Toison d’Or. Des formations chez Sylvie Constantin puis Maud Pellet – atelier Mots Précieux – complètent sa formation.
Ce qui caractérise le travail de Marie-Thérèse Tourton-Gruber, c’est l’harmonie qui se dégage de ses créations contemporaines, réalisées avec des techniques multiséculaires, héritées du Moyen-Âge : travail sur des parchemins en chevreau, usages de pigments purs, fabrication d’une détrempe à l’ancienne avec du blanc d’oeuf, utilisation d’or 23,5 carats.
Actuellement, l’enlumineresse réalise de nombreuses cartes marines, en mélangeant des techniques ancestrales avec des illustrations modernisées. Ce motif était peu utilisé pour les enluminures, et les rares représentations de surfaces marines étaient réalisées en vert. Pour l’artiste, vivre en Provence et illustrer des littoraux enluminés était une évidence. Six cartes sont actuellement en préparation.
Mais c’est aussi l’amour des voyages, qu’elle partage avec son mari, qui a donné envie à Marie-Thérèse Tourton-Gruber de réaliser des cartes marines, avec des motifs épurés, des traits sobres et des couleurs qui s’associent sans jamais se mélanger. Ainsi, sa première réalisation a eu pour motif le voyage de Marco Polo, nourrie de ses propres périples au Moyen-Orient.
La carte marine, par sa grandeur et son contenu, réunit l’histoire et la géographie, mais pas que. Même sur la représentation d’un littoral français, des détails, a priori insignifiants, prennent toute leur mesure lorsqu’on les décrypte : l’ancre marine à la corde coupée symbolise l’indépendance de la Bretagne pas encore française, la rose des vents compte trois ronds sur la branche est pour indiquer Jérusalem.
Marie-Thérèse Tourton-Gruber appose aussi sa touche personnelle. Souvent l’olivier, l’arbre provençal, se glisse dans le décor, tout comme le trait vit du dessin de l’Afrique noire, souvenir là aussi de voyages. Malgré tout, l’artiste se voit comme une messagère parmi tant d’autres de l’histoire de l’enluminure, dépositaire d’une tradition qui ne lui appartient pas. Seul son trait de dessin est son autographe.


Henry Tourton: capter le regard au coeur d’un visage
Ancien militaire de carrière, Henry Tourton a baigné dans la peinture depuis son enfance. Il développe sa passion au contact de sa tante, élève des Beaux-Arts. Rapidement il développe toute une œuvre autour de la figure féminine, entre des représentations classiques et plus surréalistes. Avec un fil rouge trouver la coloration juste, l’expression exacte.
Les femmes d’Henry Tourton sont vives, cerclées de couleurs chaudes et dépeintes avec rondeur. Leur univers est chatoyant, souvent luxuriant; la nature se déploie. Les personnages féminins qui vivent sur la toile sont libres. Aucune couleur, aucun trait ne les enferme. Ce travail conduit Henry Tourton à explorer en détail le visage féminin, jusqu’à en saisir l’essence universelle à travers un regard particulier.
Et si l’apprentissage de l’écriture d’icônes, au regard extatique, ne lui apporte pas satisfaction, l’artiste va puiser dans son expérience à l’atelier parisien d’André Fisch et sa formation sur la peinture hollandaise, à l’image de Vermeer et Rembrandt : y’a-t-il peinture plus émotionnelle, plus mystérieuse et plus enveloppante que La jeune fille a la perle, cette « Joconde du Nord » au regard énigmatique ?
Depuis, Henry Tourton capte le regard des jeunes femmes de son entourage. Il les retranscrit sur sa toile le plus fidèlement possible, et même si le portrait ne se fait pas de pied en cap, l’idée reste la même : le visage qui se laisse voir se place devant un panorama marin, une fenêtre ouverte ou un paysage. Le spectateur plonge à la fois dans un regard libre et un décor libérateur.

Deux questions à… Marie-Therese Tourton-Gruber
Vous et votre mari travaillez de façon indépendante ; sur quoi vous réunissez-vous ?
Notre passion du voyage nous a beaucoup apporté pour notre travail artistique personnel, chacun de notre côté. C’est spécifiquement le cas pour moi dans mon travail sur des cartes marines. Nous sommes dans l’échange permanent et nous avons comme point commun l’amour de la couleur, vive et luxuriante, lumineuse.
Vous vivez en Provence après des décennies en région parisienne, pourquoi ?
Comme nous aimons la lumière, la Provence est une terre qui nous correspond, même si les expositions parisiennes nous manquent. La maison où nous vivons nous permet d’avoir l’espace nécessaire pour posséder notre atelier chacun. La Provence est une région qui séduit les peintres, les illustrateurs, les écrivains.

Informations Pratiques
Vous pouvez consulter les pages de Marie-Thérèse Tourton-Gruber et Henry Tourton sur le site Talents en partages (www.talentsenpartages.fr)
Depuis plus de dix ans, vous pouvez admirer le travail de Marie-Thérèse Tourton-Gruber chez Josiane Eynaud, galerie de La dame du Castellet.
Henry Tourton henry.tourton38@gmail.com
Marie-Thérèse Tourton-Gruber m.htourton@gmail.com
📞 06.23.58.35.69