Il faut croire que certaines maisons rêvent. On les sent endormies, mais jamais mortes. Elles attendent seulement qu’un être humain, un vrai, avec ses failles, sa ferveur et sa fidélité, vienne leur tendre l’oreille. Alors elles ne parlent pas en mots, mais en couleurs, en lumière, en silence. Ainsi furent retrouvées « Les Suites de l’Opéra », à Vichy, par un homme qui ne cherchait rien d’autre qu’un abri pour l’âme : Marc Bouiller.
Il y a quelque chose de profondément spirituel dans le fait de rendre vie à un lieu. Et l’on sent bien, ici, qu’il ne s’agit pas d’une stratégie commerciale, mais d’un acte de foi. Marc n’a pas « investi » dans cette maison ; il l’a écoutée, soignée, comprise. Il a plongé dans son passé depuis ses années 1750, son âme refaçonnée dans les années Art Déco par l’architecte Antoine Percilly pour mieux y semer l’avenir.


Car restaurer ce n’est pas figer. C’est renouveler. C’est un travail d’orfèvre et de poète. Boiseries Art déco préservées, fresques sur le sol d’un couloir par le peintre Renaud Sauzedde, lustres sculptés par Annebet Philips ou CVL, mobilier pensé sur mesure par l’ébéniste Jean-Marie Anglade… Une maison de collectionneur. Rien n’a été laissé au hasard. Tout cela pour quoi ? Pour faire de cette maison non un décor, mais une expérience. Une rencontre avec ce que la France a de plus noble : son patrimoine, non pas exhibé, mais habité.X



À bien y regarder, chaque pièce semble avoir été traversée par une mémoire vivante. Ici, un meuble rare à la patine douce comme un secret. Là, une vitrine de minéraux ou de fossiles, fragments d’un monde ancien, silencieux mais présent. Aux murs, quelques œuvres discrètement accrochées ; Derain, Braque, Marthe Orant, Marcel Wibault , comme des clins d’œil confiés à ceux qui sauront voir. Rien de criard. Juste ce qu’il faut pour comprendre que le goût n’est pas affaire de fortune, mais d’âme.
On vient aux Suites de l’Opéra pour célébrer. Pas seulement des anniversaires ou des séminaires, mais l’instant. Chaque évènement devient un prétexte à redonner du sens à nos vies.. Un salon feutré, des suites au raffinement sans tapage, les petits déjeuners signés Alexis Laddvie, et cette lumière… toujours cette lumière, qui glisse sur les verrières comme un doigt sur une harpe.


Partager, ce n’est pas simplement ouvrir sa porte. C’est offrir un fragment de soi. Et cela, Marc le fait avec une générosité discrète. Il accueille les voyageurs comme on accueille un ami de passage dans un monde devenu pressé. Rien d’ostentatoire, tout de juste. Du linge épais, un petit déjeuner pensé, une bibliothèque choisie, un mot sur un tableau, un silence respecté.
On parlera de luxe, bien sûr. Mais il faut se méfier du mot. Le luxe ici n’est pas celui des dorures vides, mais celui du temps retrouvé. D’un moment suspendu entre deux notes de piano.
Car ce lieu est hédoniste, au sens le plus noble du terme. Il ne vous flatte pas ; il vous élève. Il rappelle que le bonheur ne réside pas dans l’abondance, mais dans la beauté. Bientôt, un espace bien-être viendra prolonger cette quête d’harmonie : spa, couloir de nage, salle de sport… Ce sera un prolongement naturel de ce qui est déjà là : un refuge, un monde à part, où l’on ne vient pas simplement dormir, mais se souvenir de vivre.
Alors que tant de lieux cherchent à séduire, Les Suites de l’Opéra vous demandent simplement d’être. Elles vous tendent la main sans forcer, comme ces livres qu’on ne choisit pas mais qui, un jour changent une vie.


Site : www.lessuitesdelopera.com