Les Enfumées – L’éclat du feu, la douceur des formes

Dans un atelier niché au creux de la campagne, deux mains, puis deux autres, façonnent la terre avec lenteur. C’est à quatre mains que naissent les pièces signées Les Enfumées : des objets de table en céramique, dessinés, modelés, décorés sans machines. Juste la terre, le geste et la chaleur du four et l’amitié.

Leur univers baigné dans la nature se teinte de couleurs pensées. Les teintes ne s’achètent pas, elles se composent. À partir d’oxydes métalliques, elles créent leurs propres palettes, subtiles, vibrantes, inspirées du vivant. Bleu tempête, gris lichen, blanc pierre : chaque nuance est le fruit d’un travail lent, d’une alchimie fine entre matière, feu et regard. Ici, la couleur n’habille pas, elle habite.

Certaines pièces, plus libres encore, suivent un autre chemin : celui du raku, une cuisson ancestrale venue du Japon. Le Raku est le résultat d’un procédé d’émaillage singulier. Les pièces, portées à mille degrés, sont retirées du four en pleine incandescence. Puis plongées dans des matières naturelles — sciure, paille, feuilles — qui, en brûlant, créent une réduction brutale. C’est le choc, le noir, la craquelure, l’inattendu. Une poésie du feu et du hasard qui crée Les Enfumées.

Rien n’est laissé au hasard, pourtant. Formées aux Beaux-Arts, les deux céramistes mêlent dessin et volume, utilité et contemplation. Chaque bol, chaque assiette, chaque vase raconte une histoire simple, presque primitive : celle du lien entre la main et l’objet, entre la forme et la fonction, entre l’usage et l’émotion.

Leur atelier est un lieu à part. On y entre comme dans un jardin, avec respect et curiosité. On en ressort avec un objet unique, empreint du vivant, du souffle, et du feu.

Laisser un message

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *